J’aurais dû être un rocher noyé par la rivière, caressé par elle pendant dix mille ans. J’aurais dû connaître l’érosion, voilà tout. C’est pourquoi je me sens si proche de l’île, que dans mon corps d’humaine je déborde. Il n’existe aucun moyen adéquat pour communiquer un amour comme celui-là: l’île n’est pas faite pour comprendre ces choses-là.

Pendant l’été 2019, je me suis rendue à l’île aux Corneilles à marée basse pour y prélever six morceaux du sol. Cette action s’inscrit dans une suite de projets performatifs et poétiques qui gravitent autour de cette idée d’osmose entre le corps et la nature, et qui s’intéresse aux drames accablant les êtres qui projettent leur empathie trop loin et trop fort. 

Impression en risographie sur papier, reliure au fil à coudre.
4.75 x 7.5 pouces.
2020.